Musique et évolution
Le temps est loin où l’homme pensait que les étoiles du ciel avaient été créées pour le guider sur la terre. Et, pourtant, la querelle entre les tenants du créationisme et la science biologique de Darwin, fondée sur l’évolution des espèces, resurgit parfois encore entre ceux qui ne parviennent pas à discerner entre mythe et démarche scientifique. Cent cinquante ans après la publication de L’Origine des espèces (1859), les biologistes d’aujourd’hui s’inscrivent dans le sillage de Darwin, sans pour autant se réclamer de lui sur un mode dogmatique. Des questions importantes demeurent, en effet, ouvertes. Ainsi, jusqu’où la théorie de la sélection naturelle peut-elle être étendue au-delà de l’étude de l’évolution des formes vivantes ? Peut-elle aussi concerner l’art ?
Une société comme l’ESCOM (la Société européenne des sciences cognitives de la musique) ne pouvait rester indifférente au problème touchant spécialement la musique, un point dont Darwin lui-même s’était préoccupé, en 1871, dans son ouvrage La Descendance de l’homme et la sélection sexuelle. Aborder aujourd’hui le problème de la musique dans le cadre des théories évolutionnistes revient à poser le problème de ses origines.
Le présent volume (traduction d’un numéro spécial de la revue de l’ESCOM, Musicæ Scientiæ, publié à l’occasion de l’année Darwin, pour le 200e anniversaire de sa naissance) est la première publication sur le sujet en langue française. Il comporte 20 contributions des meilleurs spécialistes en la matière, européens, américains et australiens. Ce recueil représente une importante synthèse sur le sujet depuis la publication de l’ouvrage fondateur The Origins of Music, édité par Wallin, Merker et Brown, et publié aux MIT Press (USA), voici dix ans. Il aborde le thème des origines de la musique et de son évolution selon les multiples perspectives explorées au cours des dernières années : ses fondements théoriques et culturels, son développement, sa valeur adaptative, son intervention dans les processus émotionnels, dans l’organisation du chant et de la compétence rythmique, sa part dans l’émergence du langage.
Ont collaboré à la réalisation de cet ouvrage : Eckart Altenmüller, Gisèle Apter, Freya Bailes, John C. Bispham, Oliver Bown, Elvira Brattico, Pauli Brattico, Steven Brown, Tim Byron, Ian Cross, Roger Dean, Anne Delavenne, Emmanuel Devouche, Ellen Dissanayake, August Fenk, Gertraud Fenk-Oczlon, Maya Gratier, Oliver Grewe, Edward H. Hagen, Peter Hammerstein, Thomas Jacobsen, Richard Kopiez, Christian Lehmann, Steven R. Livingstone, Werner Mende, Frederik Nagel, Jaak Panksepp, Richard Parncutt, Wulf Schiefenhövel, Emery Schubert, Bill Thompson, Peter M. Todd, Colwyn Trevarthen, Eva van den Broek, Lorenz Welker, Kathleen Wermke, Geraint Wiggins et Bennett Zon.
À propos des coordinateurs
Docteure en cognition de la musique, Olivia Ladinig travaille actuellement au Laboratoire de musicologie cognitive et systématique de Columbus (Ohio, États-Unis). Elle a précédemment travaillé au sein du Music Cognition Group à Amsterdam et au sein de l’Unité de psychologie cognitive de l’Université de Klagenfurt (Autriche).
Docteur en psychologie de l’Université de Vienne, et ancien Président de la Société autrichienne de psychologie, Oliver Vitouch est actuellement Professeur à l’Unité de Psychologie cognitive de Klagenfurt (Autriche).
On en parle...
"L'ouvrage rassemble 20 textes des meilleurs spécialistes mondiaux en la matière et représente une importante synthèse sur le sujet."Le Monticule musique, n°16, avril 2011