Belgique-België: un État, deux mémoires collectives
Ces derniers temps, l’entité « Belgique » a régulièrement été remise en question dans la presse tant belge qu’internationale. L’incapacité des différents partis élus à former un gouvernement pendant près de deux ans, l’impasse des négociations et surtout l’apparente impossibilité des ses deux principales communautés linguistiques – Flamands et francophones – à trouver un terrain d’entente ont soulevé de nombreuses questions, dont celle de la scission du pays. Les non initiés ont découvert des mots barbares comme « BHV », « facilités linguistiques » et autres « transferts communautaires » (qui trouveront leur explication dans ce livre!).
Comment en est-on arrivé là ? Comment expliquer ces désaccords profonds et apparemment inconciliables ? C’est comme si Flamands et francophones formaient deux entités séparées qui n’auraient jamais connu une histoire commune et partagée. Dans cet ouvrage, des experts se penchent sur la question. Ils sont politologue, historien, critique littéraire ou encore psychologue (clinique, social ou cognitif). Cette interdisciplinarité est l’originalité et la force de leur démarche. Tous ensemble, ils apportent un regard à la fois scientifique et dépassionné sur les troubles qui agitent ce petit pays. Leur postulat est que la mémoire collective est au fondement à la fois de l’identité collective et de l’action collective. Chacun, à sa manière, nous explique les mécanismes qui ont amené Flamands et francophones à développer une mémoire collective distincte.
Ont collaboré à la réalisation de cet ouvrage : Ariane Bazan, Marnix Beyen, Elke Brems, Iona Apetroaia Fineberg, Susan Heenen-Wolff, William Hirst, Olivier Klein, Laurent Licata, Aurélie Mercy, Valérie Rosoux, Charles B. Stone, Nicolas Van der Linden, Laurence van Ypersele et Anne Verougstrate.
À propos du coordinateur
Olivier Luminet est spécialiste des émotions de la mémoire, et Professeur à l’Université catholique de Louvain et à l’Université libre de Bruxelles.
On en parle...
« Quel est l’impact de la mémoire collective sur les conflits communautaires en Belgique ? Par quels biais cerner les éléments qui la composent ? À ces deux questions l’ouvrage analysé ici offre des éléments de réponse via la psychologie, la psychanalyse l’histoire, la littérature et les sciences politiques. […] Il vise à mieux comprendre l’origine des stéréotypes et émotions en Belgique francophone d’un côté et néerlandophone de l’autre, en montrant à travers plusieurs cas d’étude le travail (inconscient) de l’histoire et son impact sur ce qui est ressenti de par et d’autre de la frontière linguistique par rapport à des conflits actuels.»« Habituellement, les recueils d’articles représentent l’aboutissement d’un colloque ou d’un appel à contributions, avec Belgique - België. Un État, deux mémoires collectives, ce n’est pas le cas. L’ouvrage s’inscrit dans un projet de longue durée. […] L’exigence du questionnement que poursuivent ces chercheurs les a naturellement menés à porter leur attention sur la Belgique, laboratoire mémoriel s’il en est. […] L’ouvrage ne passe pas inaperçu, il circule, on se le passe, on le lit, on se le lit, on l’apprécie, on le critique.»
«Ce livre fait appel à des disciplines différentes [...] pour analyser l'érosion de la Belgique en tant qu'entité nationale.» (Aide-Mémoire, octobre/novembre/décembre 2012)
«Il est [...] essentiel que chacun essaie de comprendre le point de vue de l'autre. D'où l'intérêt de cet ouvrage qui invite le lecteur à se mettre à la place de l'autre.» (Martine Dory, Psychologies, juillet/août 2012)
«L'équipe dirigée par le psychologue Olivier Luminet (UCL-ULB) se hasarde à livrer le remède : sans une lecture commune du passé, point d'avenir possible pour les Belges.» (Pierre Havaux, Le Vif/L'Express, 25 mai 2012)
«Savant (sans blague : intéressant) et sans appel.» (David Coppi, Le Soir, 27 avril 2012)
«Pourquoi est-ce important de se pencher sur les mémoires collectives? Parce qu'elles expliquent en partie les émotions actuelles. En comprenant mieux ce qui se joue de part et d'autre, chacun peut rectifier ses apriori et changer ses propres attitudes vis-à-vis de l'autre communauté.» (Extrait d'entretien d'Olivier Luminet avec Martine Dory paru dans Psychologiques Magazine, n°19, avril 2012)
«Chacun, à partir de sa discipline, pose un regard scientifique et dépassionné sur la situation belge. On découvre ainsi les mécanismes qui ont amené Flamands et francophones à développer une mémoire collective distincte.» (L'Écho, 13 avril 2012)
«[Un livre dans lequel] chaque Belge va se retrouver, soit parce qu'il a vécu les événements, soit parce qu'il y a participé, soit parce qu'il en a entendu parler. Et c'est ici que se trouve l'originalité de l'ouvrage.» (Pierre Nederlandt, Psychologos, mars 2012)
«Un étude d'autant plus utile qu'elle s'est penchée sur des stéréotypes très ancrés, tels "l'assisté" et "le collabo" que seraient selon certains les Wallons et les Flamands, mais plus cliché que ça, on meurt! Cela dit, il ressort que les mémoires collectives renforcent certains conflits mais, en même temps, certaines situations présentes influencent le recours et l'interprétation d'événements passés.» (Christian Laporte, La Libre Belgique, 8 mars 2012)
Entretien d'Olivier Luminet avec Jérôme Vermeulen sur Le Psychologue.be
RADIO Bel RTL - L'essentiel (02/03/2012)
La première, face à l'info (02/04/2012)
RTBF Le forum de midi (28/05/2012)