À corps perdu
La mort en face
La mort interpelle. Le caractère aléatoire imprévisible de sa survenue, élément marquant d’une incertitude et d’une finitude que l’on s’efforce d’oublier, déstabilise profondément l’individu ou la communauté qui lui est confrontée. La mort fait peur. Parfois elle fascine et nous ravit...
À corps perdu – initialement une exposition conçue par le Centre d’Action Laïque de Namur (Belgique) – retrace symboliquement la prise de conscience progressive de la mortalité de l’être au fil de la vie et les questionnements qui en découlent. La première partie de l’ouvrage explore les
lieux réels ou imaginaires qui lient les vivants et les morts ainsi que les frontières mouvantes entre ces deux mondes, domaines d’élection des fantasmes les plus universels. Le cheminement se poursuit dans l’évocation de la mort des autres puis de la mort de soi. L’appréhension concrète
du corps et sa précarité matérielle y sont en constante tension afin d’exprimer combien l’humanité de l’homme tient autant à sa liberté individuelle qu’à sa capacité de relation à l’autre et au lien de fraternité que la rupture de la mort rend si douloureuse. Deux parties sont consacrées aux relations à la mort en Asie et en Afrique (soit au Bénin et en Chine).
À corps perdu convoque photographes, philosophes, médecins, poètes et artistes pour questionner et pour réinventer le sens de notre vie. Comment vivre dignement jusqu’à la fin et conclure notre existence en réintégrant le mystère de cette dernière étape ? Comment admettre tout au long de la vie la perspective de la mort, si ce n’est en activant les valeurs de notre humanisme : liberté, engagement et responsabilité. L’ouvrage est riche d’une magnifique iconographie (photographies, peintures, sculptures…) qui puise, dans tous les continents, aussi bien dans les classiques que dans les productions d’artistes contemporains.
Un voyage symbolique pour vivre sans attendre et regarder la mort en face.