L'invention du vieux Paris
Naissance d'une conscience patrimoniale dans la capitale
Ruth Fiori
« Au spectacle quasi quotidien des destructions – d’hôtels particuliers, de maisons médiévales – consécutives aux transformations de Paris à partir du Second Empire, un certain nombre de personnalités, comme Victor Hugo, ou de simples citoyens prennent la mesure de l’urgence qu’il y a à s’engager en faveur des témoins de l’histoire et de la vie passée de la capitale.
Ce mouvement aux motivations historiques et littéraires autant qu’artistiques et architecturales aboutit rapidement à la naissance de nombreuses associations. Il invente à proprement parler la notion de Vieux Paris – par opposition au Paris Moderne qui surgit alors de toutes parts.
Cet ouvrage consacré à la naissance d’une conscience patrimoniale dans le Paris de la fin du XIXe et du début du XXe siècle est le premier à retracer l’histoire des groupes de sauvegarde et de leur action, auxquelles on doit la préservation de nombreux fleurons du patrimoine architectural et urbain parisien. Servi par une iconographie inédite et variée, il restitue les controverses, les débats et les mobilisations qui ont largement contribué à dessiner le paysage urbain que nous connaissons aujourd’hui. Il montre aussi l’évolution des mentalités et des prises de conscience qui façonnent un imaginaire urbain, qui, bien loin d’être exclusivement nostalgique, s’efforce de penser la place du passé dans la grande métropole du XXe siècle alors en gestation. »
À propos de l'auteur
Ruth Fiori est historienne du patrimoine. Elle a été Chargée de recherche à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), Chargée d’étude du patrimoine pour la Ville de Paris (PSVM du Marais), et Chargée de mission pour le Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS). Elle est l’auteure de Paris déplacé. Du XVIIIe siècle à nos jours. Architecture, fontaines, statues, décors. (Parigramme, 2011) ainsi que de nombreux articles sur le patrimoine parisien et sa sauvegarde aux XIXe et XXe siècles.
On en parle...
L'ouvrage a été présenté dans le n°70 (hiver 2015-2016) de la revue Atrium Construction.Le 26 juin 2015 s’est tenue, au pavillon Gabriel à Paris, la remise du Grand Prix du livre de l’Histoire de Paris, organisé par le Geste d’Or. Dans la catégorie Histoire locale et spécifique, le livre L’Invention du Vieux Paris a été distingué par un premier Grand Prix : « Dans “sauvegarde”, on trouve les mots “égard” et “regard” comme le précisait Jean Christophe Bailly. Cet “égard”, ce “regard”, Ruth FIORI les cultive, au quotidien, sur le terrain. Le jury a souligné la qualité remarquable de cette contribution, toujours en profondeur. Ruth Fiori a soutenu en 2009 sa thèse d’Histoire de l’art consacrée à l’invention du Vieux Paris et à l’histoire des débuts de la sauvegarde du patrimoine à Paris (prix du musée d’Orsay 2010). Cette thèse a été publiée aux Éditions Mardaga sous le titre L’invention du Vieux Paris. […] Notre souhait est que ses investigations soient poursuivies jusqu’à nos jours. […] Ce prix récompense ainsi un engagement courageux et de grande qualité aux côtés des agences d’architecture ou des structures publiques en lien avec l’histoire de l’urbanisme. » (Valérie Guillaume, Directrice Général du Musée Carnavalet) Lire tout le communiqué officiel
« L'idée du vieux Paris est une invention du XIXe siècle – Avant et après Haussmann, le Paris du XIXe siècle est en chantier. Des destructions s'opèrent dans le tissu urbain. Se développe alors la notion de patrimoine constitué de tous ces vieux bâtiments qu'il faut préserver. » (Entretien de Ruth Fiori avec Jean-François Mondot, Les Cahiers de Science & Vie, mai 2015)
«La beauté de Paris “ville musée” n’est pas naturelle, c’est le résultat de la vigilance d'associations, de vœux, d’âpres débats […]. Ces luttes sont aussi beaucoup plus anciennes qu’on ne le pense, elles datent du XIXe siècle, de l’“âge du progrès”, celui qui reste aussi paradoxalement “le siècle de l’histoire”. C’est la genèse de cette aventure peu connue que nous raconte brillamment Ruth Fiori dans son livre […] L’invention du vieux Paris est précieux en raison de son travail de recherche sur de nombreux miracles préservés de notre ville et l'histoire de leurs sauvetages.» (D.L., Les Paris DLD, 2 novembre 2014) Lire l'article complet
«Si vous ne le lisez pas d'une seule traite, vous piocherez à l'envi dans cet ouvrage majuscule que vous garderez pour longtemps à portée de main.» (Paris-bise-art, 20 octobre 2014) Lire l'article complet
«Par la richesse des problématiques autour desquelles il s’articule, l’ouvrage de R. Fiori contribue à un renouvellement bienvenu de l’historiographie du patrimoine. Le concept d’invention, dont on sait la fortune qu’il connut ces dernières années dans le champ de l’histoire culturelle, trouve ici matière à une utilisation particulièrement convaincante. [...] En cela, l’ouvrage constitue aussi une contribution non négligeable au chantier toujours ouvert de l’histoire de l’imaginaire historique du XIXe siècle.» (Virginie Czerniak, Le Bulletin Monumental, juin 2014)
«L'iconographie riche et inédite (documents d'archives, photographies contemporaines) complète parfaitement ce livre. Pratique pour les étudiants en histoire de l'art et en architecture.» (Mémoire des Arts, n°94, mai/juin 2012)
«"Le vieux Paris n’est plus", écrivait Baudelaire (« Le Cygne », seconde édition des Fleurs du mal, 1861), et il semble que d’emblée il se soit donné comme perdu, si bien que l’on peut se demander s’il a jamais été : n’est-il pas plutôt le fruit d’une invention, certes littéraire mais aussi historique ? Telle est l’hypothèse explorée par Ruth Fiori dans L’invention du vieux Paris.» (La Vie des Idées, 24 octobre 2012)
«L'ouvrage, d'une érudition remarquable, serait d'une lecture aride si les nombreux échos avec la situation actuelle ne venaient soutenir et relancer l'attention du lecteur.» (Archiscopie, octobre 2012)